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?!

impulsion stylée

Publié le 11 Décembre 2020 par Sallye

un brin de souvenir revient, et soudain : qui suis-je? Ce vent me faisait tournoyer avant, et je l'ignore comme si je ne l'avais jamais connu. Il est étrange de voir avec quel détachement étonné je suis capable d'envisager cet objet, comme s'il m'était extérieur. est-ce bien le mien souvenir? c'est un jouet de vieilles années, je reconnais ses rayures, je pourrais deviner ses inscriptions sans même les regarder. il est difficile de constater à quel point mon cerveau flexible et intelligent a retenu les choses - mais à quel point les sentiments qui y étaient rattachés se sont monstrueusement - froidement détachés.

mais le sont-ils vraiment? quand ma bouche se tord dans son mutisme atterré, et que je crie au ciel, car c'est le seul que je suis sûre de ne pas méconnaître après toutes ces années;;; c'est là que je sens la force qui me fait vivre. J'ai toujours été un enfant mélancolique. j'admets aimer la beauté du geste, l'ardeur sentimentale dont je ris en double jaquette /car l'autodérision est de bon ton/ mais qui me fait pleurer en cachette

les jours vides de sens, qui vont, qui viennent, qu'on oublie et qu'on croyait avoir dépassés

ils se remplissent avec mes larmes, celles qui se souviennent et qui luttent sans discontinuer pour donner un fil conducteur à une existence qui se croque et s'émiette comme une chips paysanne;;!

plus je grandis et plus je recherche l'aphorisme; je l'ai toujours su au fond, et puis il faut bien chercher son style,.. en fin de compte il faut bien admettre que les choses se ressemblent, à chaque échelle, sous chaque perspective, à toute hauteur,,, il y a toujours ce même pattern qui tourne sans cesse, ce lézard/// il se cache dans les failles, mais il ne suffit que de croiser son regard par inadvertance pour se souvenir de son existence. je me dis qu'il me faut moins de mots, moins de superflu, car le sens n'est pas compliqué à saisir, il est là et il est le même pour toute chose, car tout le monde ne dit jamais que la même chose;; on ne se contente que de former des arabesques autour

je crois que l'âge me détache un peu de ma gravité, mais je pense aussi que c'est le mouvement que suit absolument tous les individus. Le plus difficile a posteriori, est bien cet a posteriori. ne pouvoir analyser le déroulement des choses qu'avec son sentiment présent, même en essayant de prédire son a posteriori, et lutter contre la souffrance, relève d'un combat fictif contre la réalité. je suis incapable d'analyser les forces qui jouent sur ma santé mentale car je ne peux voir que le chemin que je trace sous mes pieds

être contraint, avoir un carcan, est, je le pense de plus en plus (serait-ce aussi l'effet universel de l'âge?)- une situation relativement confortable, car il possède des murs sur lesquels s'appuyer. en début de fin de vie, la plupart des gens ont déjà bâti les murs de l'habitat qu'ils occuperont. ils s'y adossent déjà, ces murs sont plus ou moins fragiles, mais à mesure que le vide de la vie se déploie, il faut bien se raccrocher à quelque chose

je souffre de désapprendre;; tous les jours,, mes attentes, mes sentiments et mes habitudes inassouvies me renvoient à l'état d'un enfant en bas âge_ nouvel environnement, nouveau proche, nouveaux gestes à apprivoiser, oublier ceux qu'on avait l'habitude d'attendre/// c'est un pied de nez à mon intelligence et à ma capacité à me souvenir:// mais

c'est que finalement aucun genre de savoir n'est éternel - et éternellement utilisable; mais l'admettre serait anéantir le peu de sens que nous apprenons à donner à la vie pour lui donner un vent et la possibilité d'une impulsion un peu stylée.

impulsion stylée
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