la nuit est infinie

Une nuit sans dormir et sans toit, en errance dans les rues vides et sans sens, et plus rien n'a de sel. La pluie sur le manteau, crispé sous les lampadaires ou le lourd clair de lune - on sent bien mieux ses doigts se serrer

et la douleur des articulations - et la douleur des pensées qui chevauchent l'orée des rêves. Se sent-on plus vif - l'existence n'a jamais eu, semble-t-il, de voix aussi stridente et déchirante, et jamais le froid ne m'a paru aussi mordant.

Cette nuit, je vois le ciel avec un peu plus de netteté - et j'aimerais que finalement quelqu'un soit mort pour que j'y puisse apercevoir son reflet, au lieu de tout ce vide

Maman face à la mer, l'éternel enfant derrière la fenêtre de sa chambre

Une nuit sans dormir, et voilà l'expérience que la finitude est souhaitable en tout chose - une nuit sans partir dans le monde des rêves, et voilà l'infini